D'une lignée de diplomates, et voué par tradition de famille à cette carrière, il fut consul d'Italie dans la principauté de Monaco et à Bruxelles, avant de résigner sa fonction en 1942 pour se consacrer exclu-sivement à la peinture. Sa première exposition, à la Galleria la Finestra à Rome, en 1946, montra qu'il appartenait au surréalisme marginal, comme Leonor Fini dont il était le grand admirateur. Lepri crée des effets fantastiques en assemblant des personnages, nus ou habillés à l'antique, dans un espace clos ou dans un espace désertique (Le Banquet, 1945, New York, Museum of Modern Art ; La Plage rouge, 1964), de manière à suggérer des relations humaines impossibles ou des menaces apocalyptiques. Il use pleinement de la théâtralité du baroque pour conce-voir un personnage-arbre, aux mains comme des racines, des enfants tétant une chatte géante, une pyramide humaine, le radeau de la Méduse échoué dans la campagne, une cérémonie d'intronisation. Quelquefois son inspiration prend un tour macabre, évoque un jeune homme méditant parmi des sque-lettes, un ressuscité sortant de son tombeau, des Arlequins à têtes de mort, des combattants à cheval, des abîmes hantés. Il a fait les décors de nombreux spectacles de ballets, comme L'Œuf à la coque pour Roland Petit et les « Ballets de Paris » au Théâtre Marigny (1949) ou Apollon Musagète de Stravinsky pour l'Opéra de Berlin-Ouest (1958), et a illustré Le Voyage aux États de la Lune de Cyrano de Bergerac pour la Société normande des amis du livre. On peut voir quelques-uns de ses tableaux aux musées d'Art moderne de Paris, New York, Rome et Lodz (Pologne). 

Stanislao Lepri

Né en 1905 à Rome, mort en 1980 à Paris

The Death of the Just, ​Oil on Panel, 1949