Elle fut une élève de l'atelier d'Alfred Pellan à l'École des beaux-arts de Montréal, où elle rencontra Jean Benoît qu'elle épousa à vingt-trois ans. Ils devinrent un couple indissociable du surréalisme d'après-guerre. En 1948, malgré le succès de son exposition à la Dominion Gallery de Montréal, elle émigra avec son mari à Paris. Son rôle à l'Exposition internationale du Surréalisme « E.R.O.S. » chez Daniel Cordier en décembre 1959-février 1960 ne se borna pas à assis-ter Jean Benoît dans l'Exécution du testament de Sade. En coupant une mèche de sa chevelure, elle réalisa une cravate en cheveux ornée d'une perle pour en faire l'affiche de l'exposition. Elle organisa la crypte du fétichisme et trouva les définitions les plus originales de Boîte alerte - Missives lascives, « lexique succinct de l'érotisme » servant de catalogue. Enchanté de son inspiration piquante, Breton déclara : « Dans les yeux chardon de Mimi luisent les jardins d'Armide à minuit. » Mimi Parent a composé des « boîtes à rêves » ne ressemblant pas du tout aux boîtes de Joseph Cornell. Elle y fit une part plus grande à la peinture qu'à l'assemblage. Chaque boîte est une sorte de théâtre portatif dont le fond est un décor fantastique sur lequel se détache parfois un personnage en action somnambulique. Dans son exposition à la galerie André-François Petit, en mai-juin 1984, toutes ses boîtes avaient des titres intrigants : Le Guetteur des rosées, 1981 ; Le Voyageur pyro-gène, 1983 ; etc. En outre, chacune de ces boîtes était associée à une phrase poétique qui en était la clé. Ce couple de Canadiens français fut honoré en 2004 dans une double rétrospective au musée natio-nal des Beaux-Arts du Québec : « Mimi Parent et Jean Benoît, surréalistes ». Le dernier acte de créa-tion de Mimi Parent fut une suite de dessins à l'encre de Chine, que Jean Benoît qualifia de « prémoni-toires », Les Anges noirs et leurs Méfaits, publiés dans le n°23 de la revue Fin, en juin 2005.

Mimi Parent

Née en 1924 à Montréal, morte en 2005 à Villars-sur-Olon, Suisse. 

Masculin- Féminin, 1959