Successivement employé de banque, comptable, représentant de commerce, il découvrit l'alchimie en 1937 dans la Lettre du Cosmopolite d'Alexandre Sethon, et commença à chercher la pierre philosophale dans la villa de Fontenay-sous-Bois qu'il habitait avec sa femme. En s'inspirant du symbolisme des alchimistes, il fabriqua aussi des images peintes et des objets en plâtre coloré de façon à imiter la matière du Grand CEuvre. En 1945, il exposa à la galerie Katia Granoff Le Temple du Mas, qui attira l'attention de Jean Dubuffet. Lors de l'Exposition internationale du surréalisme de 1947, il présenta chez Maeght Le Mas goth, figurant à la fois une double tête de Janus et une mandragore. André Breton lui demanda d'illustrer de trois eaux-fortes l'édition de luxe d'Arcane 17 (édition de 1947). Maurice Baskine inventa la « fantasophie », système de pensée comparable à une philosophie de la fantaisie (ou du fantasme). Se qualifiant de « dernier des Alchimistes, premier Fantasophe », Maurice Baskine était effarouché par le public : il demeura sans voix au début d'une conférence contre les prophéties de Nostradamus que ses amis surréalistes lui avaient demandé de faire à l'hôtel Lutétia. Sa femme s'étant séparée de lui, il s'installa en 1951 dans la mansarde d'un immeuble du boulevard Edgar Quinet. Simone Collinet le soutint en lui organisant deux expositions à la galerie Furstenberg (en 1952 et en 1957), et une présentation d'un seul jour (le 6 octobre 1954) de son retable La Mère folle (Paris, musée national d'Art moderne). En 1964, Baskine exposa son triptyque Fantasophopolis (2 x 5 m) à la rétrospective du surréalisme de la galerie Charpentier, et en 1968, Le Conquérant de l'espace au Salon de Mai. II a peint en technique mixte des séries :Androgynes, Les Travaux, Personnages aux sceaux, Ogives, Prophètes. Son principal collectionneur, Jean Saucet, montra en 1990 tout ce qu'il possédait de lui au Grenier du Chapitre de Cahors. Depuis lors, la plupart des œuvres de Maurice Baskine - y compris son album d'encres Bacchanales, ses suites Les Treize Heures de ma Mère l'Oye (36 planches), Cris de lumière captés dans l'Un-fini (33 planches) - sont conservées par le musée d'Art moderne et contemporain de Cordes-sur-Ciel, dans le Tarn. Cette petite cité médiévale du temps des Cathares possède une Maison des Surréalistes où l'on peut se renseigner sur la fantasophie et voir le film Maurice Baskine de Jean Desvilles, commenté par Paul Sanda. 


Maurice Baskine

Né en 1901 à Kharkov, Russie, mort en 1968 à Paris. 

The Siren, Médias mixtes, 1961