Il fit partie du milieu d'avant-garde roumain où évo-luaient Victor Brauner et Jacques Hérold, collaborant comme eux à Unu, et devenant, lorsque ceux-ci furent établis à Paris, le principal représentant du surréa-lisme pictural en Roumanie ; il illustra notamment la revue Alge, organe d'un groupe auquel appartint Ghérasim Luca. La première exposition de Perahim eut lieu en 1932 à Bucarest ; il peignait à cette époque des tableaux fondés sur des contrastes anatomiques, tels L’Antiprophète (1930), un buste d'homme dont la tête est une main, ou La Mitrailleuse (1932), dia-logue cruel entre un corps et son ombre. Sa peinture se détourna peu à peu de ces recherches. Dès 1933, il fit des décors de théâtre pour des pièces comme Arturo Ui de Brecht, Le Bain de Maïakovski, le Dibbuk d'Anski. De 1948 à 1956, il fut professeur à l'Institut des arts plastiques de Bucarest. Il exécuta une série de gravures, Proverbes (1957), et son talent d'illustrateur lui valut une médaille d'or à l'Exposition internationale du Livre de Leipzig en 1959. De 1961 à 1969, il expo-sera en différentes villes d'URSS, à Belgrade, à Milan, à Tel-Aviv, et composera des céramiques. Il s'installa à Paris en 1969, et fit une importante exposition en 1971 à la galerie François Petit, retrouvant spontané-ment l'inspiration surréaliste de sa jeunesse pour créer des formes inquiétantes, un « boomerang érotique », une femme à tête de poisson dansant avec un oiseau blanc anthropomorphe, des silhouettes faites de taches ou de volumes géométriques, dont les attitudes évo-quent la fuite ou la défense agressive.


Jules Perahim

Né en 1914 à Bucarest, mort en 2008 à Paris.

La Guerre Africaine, 1976