De 1909 à 1914, il fit ses études à Prague, où il s'ins-crivit simultanément à l'École des beaux-arts et à l'École supérieure polytechnique ; il obtint un diplôme d'ingénieur des Ponts et Chaussées. Après avoir été mobilisé pendant la guerre dans l'armée autrichienne, puis dans l'armée tchèque, il fut nommé en 1920 assistant à l'École supérieure polytechnique de Brno ; il peignait alors des toiles figuratives. Quittant en 1921 la Tchécoslovaquie pour la France, il travailla un an aux ateliers de vitraux Mauméjean à Hendaye. Au cours d'un trajet entre Hendaye et San Sebastian, il vit un spectacle qui bouleversa sa conception de la peinture celui de la foudre « en boule » tombant sur une vallée.


Sima devint l'amant de la foudre, voulut l'apprivoi-ser et l'acclimater dans ses tableaux. Se fixant à Paris, où il se maria en 1923 avec une étudiante en méde-cine, il reçut en 1925 la visite d'André Breton, qui l'invita à participer avec les surréalistes au Salon des Surindépendants de l'année suivante.


En 1926, lors d'un séjour au bord du lac de Lugano, Sima vit une tempête à Carona qui lui découvrit de nouveau la beauté des éclairs ; cette vision lui inspira une série de paysages qu'il nomma « Tempête électrique ». Ce fut dans son atelier, cour de Rohan, que deux jeunes poètes, Roger Gilbert-Lecomte et René Daumal, décidèrent de constituer le groupe Le Grand Jeu, dont le mot d'ordre était « Révolution-Révélation ». En 1929, la première exposition du Grand Jeu eut lieu galerie Bonaparte, présentée par un texte de Gilbert-Lecomte : Ce que devrait être la peinture, ce que sera Sima. Cette année-là, la rupture du Grand Jeu et du surréalisme fut consommée dans une réunion présidée par Breton au Bar du Château. En 1930, Sima fit une exposition de por-traits à la galerie Povolozky, à la suite de laquelle un Hommage à Sima fut rédigé par les Cahiers du Sud (n° de mai-juin 1931). Sima prit pour idéal : «repro-duire la réalité jamais vue » en faisant appel à la mémoire de l'espèce plutôt qu'a la mémoire indivi-duelle. Il développa une théorie de « l'espace-lumière », peignit des prismes flottant dans des espaces lim-pides.


Dès l'approche de la Seconde Guerre mondiale, Sima traversa une période de silence qu'il n'inter-rompit que pour peindre deux toiles : Désespoir d'Orphée (1942) et Les Hommes de Deucalion (1945). Il ne recommença à peindre qu'en 1950, et exposa en 1955 à la galerie Kléber ses nouvelles recherches.


Il entreprit en 1959 des vitraux et des verres gravés à l'Atelier Jacques Simon. Une importante rétros-pective de son oeuvre eut lieu en 1963 au Musée de Reims. Ses principaux tableaux sont répartis dans les musées de Lyon, Paris, Reims, Rouen, Saint-Étienne, Grenoble, et en République tchèque aux musées de Brno, Prague, Hluboka et Litomerice. Sa dernière réalisation fut une suite d'eaux-fortes pour un recueil de poèmes de René Char, L'Effroi la joie (1971).


Josef Síma

Né en 1891 à Jaromer, ex-Tchécoslovaquie, mort en 1971 à Paris. 

Paysage Surréaliste​, 1931