Ce peintre cubain fit deux expositions à La Havane, en 1955 et 1957, avant de venir s'installer à Paris en 1959. S'orientant aussitôt vers le surréalisme, il exposa en 1960 chez Raymond Cordier où, en 1962, avec le concours du groupe surréaliste, il réalisa une manifestation antireligieuse en hommage à Oscar Panizza, comportant une série de toiles agressives comme L'Immaculée Conception des papes. André Breton préfaça son exposition de 1964 à la galerie Mathias Fels en soulignant qu'il pratiquait une peinture de la cruauté. Ses tableaux aux formes griffues et lancéolées, chargés d'ossuaires, empruntaient leurs thèmes féroces aux romans de Sade et de Bataille. Camacho s'initia ensuite à l'ésotérisme avec René Alleau, qui présenta son exposition La Danse de la mort en 1976 à la Galerie de Seine, en disant : « Il s'agit essentiellement du Caput mortuum dans la pratique opératoire, d'où l'importance emblématique du crâne dans tous ses tableaux. » Il se passionna aussi pour l'ornithologie, ce qui aboutit à ses deux expositions Histoire des oiseaux (l'une de peintures galerie Maeght, l'autre de photos chez Mathias Fels). Nombre de ses tableaux et de ses dessins seront hantés par l'ibijau (engoulevent des forêts) qu'il observa au cours d'un voyage au Venezuela. Un séjour au Pérou lui inspira ses premiers « paysages de sable » qu'il montrera en 1984 à la galerie Albert Loeb, sous le titre de La Philosophie du paysage, en se référant au chamanisme. En 2003, l'année de sa rétrospective à la Maison de l'Amérique latine, Camacho fit aussi son exposition Le Livre des fleurs à la galerie Thessa Herold, pour présenter ses nouveaux tableaux où il réinventait la flore.

Jorge Camacho

Né en 1934 à La Havane. 

Inferno, Hommage à Lezema Lima, Huile sur toile, 2007