Ce Parisien né de parents suisses découvrit d'abord l'abstraction en dessinant des nus à l'Académie d'André Lhote en 1932 : « J'observais alors sur les nus la délimitation de l'ombre et de la lumière et cela me guida aussitôt vers l'abstrait. » Il devint ainsi un membre du groupe Abstraction-Création et réalisa sa première exposition en 1933 à la galerie Pierre. Mais s'intéressant à l'ethnographie, au point de faire un stage au musée de l'Homme, et expérimentant la gravure au burin, il fut entraîné vers le fantastique, et se lia en 1935 avec André Breton et ses amis, qui le firent participer à l'Exposition internationale du surréalisme de 1938 à Paris. Vulliamy a dit de sa période surréaliste : « Ce fut une longue période de recherches très mouvementée, sombre, où la tech-nique des primitifs me préoccupait, où je peignais souvent sur bois par tons transparents, par glacis. » Il se livrait à un automatisme violent, et cherchait à exprimer « une certaine corrélation entre les phé-nomènes d'érosion et les phénomènes intérieurs de l'être humain ». Son univers était proche de celui des Massacres d'André Masson, car il disait : « La peinture sera convulsive et torturée, pour atteindre, à travers les formes sinusoïdes, paraboliques et astrales, au sublime. » Son grand tableau Le Cheval de Troie, reproduit en juillet 1938 dans xxe siècle, fut considéré comme une oeuvre surréaliste majeure. Pendant la guerre, Vulliamy fit partie du groupe La Main à plume, qui maintint les exigences du sur-réalisme sous l'Occupation, et ses tableaux surréa-listes, patronnés par Paul Éluard, furent exposés en 1943 chez Jeanne Bucher. Mais il se joignit aussi au groupe suisse Die Alliantz, voulant allier le surréa-lisme et l'abstraction, et exposa avec Gérard Schneider à Bâle et à Berne. À partir de 1947, Vulliamy s'adonna à une abstraction aux couleurs éclatantes, mais avec un reste de motivation surréaliste, comme il l'avoua à Jean Grenier : « Je ne pars d'aucun sujet, mais d'une réalité intérieure. Parfois une sensation de lumière sur la roche, sur les feuillages et plus sou-vent sur l'eau. Chaque fois c'est une nouvelle aven-ture. C'est une sorte d'état poétique où tout est vibration, création et métamorphose. » Vulliamy demeura d'ailleurs toujours attaché au mouvement parasurréaliste Phases d'Édouard Jaguer, qui l'asso-cia à ses manifestations.

Georges Vulliamy

Né en 1909 à Paris, mort en 2005 à La Bastide d'Armagnac

Le Cheval de Troie, 1937